Jean-François Langlois, pionnier du floorball à Rennes | Rennes Floorball Club

Jean-François Langlois, pionnier du floorball à Rennes

Jean-François pourrait parler de floorball pendant des heures, avec des anecdotes à la pelle. En 2010, il fonde le Rennes Floorball Club, dont les membres se retrouveront de manière informelle sur le parking de l’Université de Rennes pour s’entrainer. 13 ans plus tard, le club accueille une trentaine de licenciés adultes et une vingtaine de jeunes.

Comment as-tu découvert le floorball ?

J'ai découvert le floorball en 2010 grâce à internet, un peu par hasard, en effet. Je suis passionné par le hockey sur glace depuis tout petit, et en me promenant sur le site de décathlon, j'ai vu une crosse de floorball, sport que je ne connaissais pas.
J'ai fait quelques recherches et les clubs de Nantes et de Caen m'ont invité à l'un de leurs entraînements pour tester. Mais entre leur invitation et ma participation réelle, le choix de monter une structure à Rennes était fait. J'ai tout de suite adoré les vidéos que je voyais : Un sport rapide, spectaculaire, sans trop d'équipement et avec une philosophie ressemblant au hockey sur glace. Revenu de Nantes avec un peu de matériel d'initialisation, j' ai fait tester le sport à des amis qui, eux même, ont ramené leurs amis et le club a commencé comme ça.

Tu as joué au Floorball dans différents pays, en Suède, au Japon… Que retiens-tu de ces expériences ?
Quel que soit le pays, j'ai toujours été très bien reçu. Le floorball est un sport de partage avant tout, et j'ai pu vraiment m'en rendre compte. Après, le niveau et surtout le nombre de joueurs entre la Suède et le Japon sont totalement différents. Il faut savoir qu'en Suède, le floorball est souvent un sport de complément au foot, donc énormément de jeunes le pratiquent en loisir. Il n'est donc pas rare de voir en pleine rue, dans les transports en commun ou au fast-food, des Suédois avec leur crosse. Lors des entraînements, les Suédois sont très stricts, pointilleux, et ils travaillent beaucoup en confrontation. Au Japon, le coach axe ses séances sur la technique individuelle, principalement les contrôles et les passes. Et surtout, il n'y a que très peu d'exercices avec défenseur. Par contre, une chose qui est vraiment plaisante au Japon, c'est l'enthousiasme des joueurs. Si l'un de nous réussit une belle frappe, tous vont manifester leur joie, et te féliciter. C'est très agréable et très motivant.
 
Quels sont les facteurs clés qui ont permis la longévité et la bonne santé du club ?
Le principal facteur est clairement l'investissement de quelques personnes, dès le début de l'aventure. Ils ont permis de lancer le club sur de bons rails. Le club s'est aussi construit sur des valeurs de vivre ensemble. Peu importe tes origines ou ton genre, peu importe ton niveau sportif, tu es le bienvenu. Cet état d'esprit engendre beaucoup de positif : une ambiance conviviale au sein du club, une envie de se donner à fond pour son pote sur le terrain...

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées dans le développement du club ?
Les débuts n'ont pas été simples. D'abord, nous n'avions pas de salle à disposition. La métropole de Rennes étant une zone très sportive, les équipements sont tous occupés. Dans un premier temps, nous nous sommes entraînés dehors, d'avril à octobre, puis dans le hall du Décathlon. L'année suivante, la mairie de Rennes a pu nous trouver un petit créneau, ce qui a pérennisé le club. A la création du club, un goal islandais est venu nous rejoindre. Il nous a apporté un peu de savoir, mais nous étions tous néophytes en floorball. Donc pour vraiment progresser, il a fallu apprendre beaucoup de théorie : technique, schéma tactique.... Une difficulté que rencontrent les clubs faisant un sport émergent est le recrutement. Et le RFC n'y a pas échappé. Il faut sans cesse avoir de nouvelles recrues, dans toutes les sessions, pour à minima renouveler les départs. C'est encore le cas aujourd'hui et c'est l'un des plus gros challenges du club. Enfin, la période COVID n'a pas été facile à gérer. Passée la frustration de l'arrêt de la pratique, c'est surtout la perte de nombreux joueurs à la reprise qui a été difficile à gérer. Ce fût notamment le cas pour beaucoup de nos féminines qui ont fait le choix de se consacrer à d'autres activités que le floorball.

Quelles sont les réalisations du club qui te rendent le plus fier ?
Clairement, la plus belle réalisation de club est l'état d'esprit et l'ambiance qui y règne. Ensuite, au sein du club, la création de la section Jeune et leur premier match a été un moment de pure émotion. Voir leurs yeux pétiller, voir leurs parents les encourager, c'était magique. Voir certaines de nos féminines ou jeunes être appelés en équipe de France, c'est aussi une fierté du club. Cela vient récompenser leur travail mais aussi notre politique. Enfin, comment ne pas parler de l'acquisition du titre de champion de France de D3. C'est une aventure humaine tellement intense, qui marquera les joueurs tout au long de leur vie.

Tu as passé beaucoup de temps à développer nos équipes jeunes. Quelles valeurs le club cherche à leur transmettre ?
La valeur primordiale, c'est le respect. Le respect de l'autre, le respect du jeu et le respect des règles. Avant de former des sportifs, notre mission est de construire des hommes et des femmes bien dans leur peau et dans leur tête. J'insiste donc beaucoup sur le respect d'autrui et l'entraide entre enfants. Ensuite, sur le terrain, j'essaye de leur inculquer la valeur de dépassement de soi. Peu importe le niveau, l'important est de se donner à fond, d'aller toujours plus loin, de ne pas être paresseux dans l'effort. Et si, avec tout ça, on perd quand même, c'est donc que l'adversaire était plus fort. Il faut savoir reconnaître sa défaite et féliciter notre partenaire de jeu.

Quels sont les objectifs visés par le Rennes Floorball Club en 2023 ?
Le club a deux niveaux d'objectifs. Le premier est purement sportif. Pour notre équipe fanion qui a obtenu le droit de jouer à l'échelon supérieur grâce à son titre de champion de France, c'est de se maintenir en Nationale 2. Ce ne sera pas facile, mais nous sommes persuadés que nous réussirons. Pour les autres sections, c'est d'aller le plus haut possible dans le classement, tout en progressant techniquement et tactiquement. Le deuxième pan des objectifs concerne la vie du club. Le club a toujours besoin de recruter. Nous devons axer nos efforts sur les U13 et sur nos adultes. Concernant cette dernière catégorie, notre souhait est de multiplier l'offre de floorball, avec une section loisir, et une section 100% féminine en parallèle à notre section mixte. Enfin, l'acquisition de nouveaux partenaires est importante cette année pour nous aider à grandir.